Comment utiliser un pansement hydrocolloide ? Besoin de quelques révisions et mises à jour sur les pansements hydrocolloides (HC) ? Afin des les utiliser au mieux, mais aussi de savoir comment les coter #CoucouLaNGAP ? C’est ici que vous trouverez les réponses à vos questions les plus fréquentes♥️.
- Qu’est-ce qu’un pansement hydrocolloide ? Comment ça agit ?
- Quand y avoir recours ?
- Comment procéder efficacement ?
- Comment facture-t-on cet acte selon la NGAP ?
- Quelle différence entre pansement hydrocellulaire et hydrocolloïde ?
- Quand et comment enlever pansement hydrocolloïde ?
Qu’est-ce qu’un pansement hydrocolloide ? Comment ça agit ?
Un pansement hydrocolloide est tout mince, assez transparent. Il se compose de 2 couches-culottes :
- une couche interne : elle permet d’absorber et de transformer les exsudats, grâce aux molécules hydrophiles qu’elle contient (on vous dispense de leur formule chimique 😉). Quand elle est au contact d’un liquide inflammatoire, elle se transforme en gel #Magie ;
- une couche externe : elle protège de la contamination par des micro-organismes (bouh les vilains 🦠!). Cette partie du pansement est constituée d’un film semi-occlusif, ou d’une mousse de polyuréthane, selon les marques.
Magique : il adhère à la peau saine mais pas à la plaie !
Il permet aussi de conserver un milieu chaud et humide, favorable à la cicatrisation des tissus.
Qui plus est, son coût de fabrication n’est pas très élevé, ce qui le rend « abordable ».
Quand y avoir recours ?
Le pansement HC, c’est LA solution de prédilection contre l’escarre. Classiquement, l’escarre du sacrum ou du talon… Mais cela est valable pour toute localisation. Mais aussi pour :
- les brûlures superficielles,
- les sites donneurs de greffe,
- les ulcères de la jambe.
Il est contre-indiqué pour :
- les plaies infectées,
- les plaies totalement sèches,
- les plaies très exsudatives,
- les mycoses,
- les brûlures au troisième degré,
- les plaies hyper bourgeonnantes.
Il est conçu pour résister assez bien à la douche. Ce qui permet de le faire à des horaires un peu plus libres…
Un petit récap des différents pansements ici sur le site de l’HAS !
Comment procéder efficacement ?
Voici un petit guide step by step :
- nettoyer au sérum physiologique ou à l’eau la plaie ;
- sécher le pourtour de la plaie ;
- déposer délicatement le pansement sur la plaie en dépassant de 2 à 3 cm minimum sur les parties de la peau saine ;
- mettez par dessus un second pansement si :
- la plaie suinte beaucoup ;
- la zone est particulièrement sujette aux frottements (talon d’une personne qui marche beaucoup, chaussée).
- une fois mis en place, vérifiez qu’il ne gène pas pour le chaussage ou l’habillage.
Il est fréquent que des mauvaises odeurs se dégagent à ce moment là, liées à la composition du pansement. Vous pouvez prévenir le patient.
Comment facture-t-on cet acte selon la NGAP ?
Peu importe le type de pansement que vous utilisez, ce n’est pas ça qui va déterminer la cotation ! Mais bien la plaie : simple ou complexe ? Pour déterminer cela, il faut prendre en compte :
- la blessure ;
- le patient ;
- l’environnement.
Notez tout de même que l’Assurance maladie classe les pansements hydrocolloides dans les pansements « complexes ». Notez cependant qu’il y a parfois des contradictions et des erreurs d’interprétations à ce sujet 🤯… Notre expert Philippe Gras est là pour clarifier les choses !
Quelle différence entre pansement hydrocellulaire et hydrocolloïde ?
Ces 2 pansements se ressemblent, mais ont tout de même quelques différences. Les voici résumées sous forme de tableau !
Pansement hydrocolloide | Pansement hydrocellulaire | |
Composition | Constitués de polymères absorbants, dont les propriétés physico-chimiques sont liées à la présence de carboxy méthylcellulose (CMC).Autres composants possibles : Pectine, gélatine, autres composés hydrophiles. |
Constitués de polymères sous forme de mousse de polyuréthane absorbante.Autres composants possibles : Silicone, CMC, NOSF |
Formes existantes | Plaques épaisses
Plaques minces Plaques anatomiques Plaques bordées Pâte Poudre |
Adhésifs
Non adhésifs Anatomiques Coussin ou mousse |
Indications | Plaies à exsudats faibles à importants dont : • Escarres • Ulcères de jambe : • Plaies diabétiques • Plaies aigues • Sites donneursErythèmes, désépidermisationNécrose fibrineuse, bourgeonnement, épidermisation |
Plaies à exsudats faibles à importants dont : • Escarres • Ulcères de jambe : • Plaies diabétiques • Plaies aigues • Sites donneurs Bourgeonnement épidermisation |
Effets indésirables | Odeur surtout en phase de détersion (production d’une substance nauséabonde lors du délitement ). – Macération des berges de la plaie. – Eczéma péri-lésionnel : rare. |
Rares cas d’irritation et d’allergie (adhésifs). |
Source : ici
Quand et comment enlever pansement hydrocolloïde ?
On le change en général tous les jours. Il peut en théorie absorber jusqu’à 3 fois son propre poids en exsudat. Lorsque l’escarre sécrète moins, il est donc possible d’espacer les pauses d’au moins 1 ou 2 jours. Il est en réalité conseillé de le changer uniquement :
- lorsqu’il arrive à saturation ;
- lorsqu’il commence à se décoller.
Mais dans la pratique libérale, difficile d’apprécier cela si on ne vient pas chez le patient pour autre chose. Et que ce dernier n’est pas en mesure d’évaluer lui-même ces critères.
Comme le pansement n’adhère pas directement à la plaie, son changement est indolore. Vous pouvez informer votre patient(e)s avant la première pose, cela devrait le rassurer. Cela n’empêche pas bien sûr d’être délicat lorsqu’on l’ôte 😁.
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