Les 3 erreurs à éviter quand on prend en charge un patient sous chimiothérapie à domicile

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La chimiothérapie et sa prise en charge à domicile n’est pas toujours évidente dans notre quotidien d’infirmière libérale.

Les plans cancers évoluent chaque année et nous n’avons pas toujours les temps de suivre cette actualité.

La formation chimiothérapie des infirmières libérales nous permet alors de faire cette mise au point et de répondre aux nombreuses questions que nous pouvons nous poser.

En 2020, selon lINCA, la chimiothérapie à domicile c’est 

  •  + de 3,1 millions d’hospitalisations réalisées dans les établissements de santé dont 92% effectuées en séances (hospitalisation de jour)
  • une activité en progression avec + 1,8% par rapport à 2019

Savoir prendre en charge la surveillance de la chimiothérapie à domicile dans sa globalité peut paraître simple sur le papier, et pourtant !

Malgré vos connaissances et votre expérience, vous pouvez comme moi, connaître le fiasco, lors d’une prise en charge d’un patient sous chimiothérapie à domicile, c’était ma première prise en charge avec un nouvel institut…

Et j’ai retenu 3 erreurs que j’aurai pu éviter…

#1. Evitez de placer le rdv d’un patient entre deux !

“-Bonjour Aurélie, c’est Michel, je suis rentré de l’hôpital et ils m’ont dit de vous appeler pour venir surveiller la chimiothérapie demain et me la retirer après-demain.

Tout va bien, donc vous pouvez passez quand vous voulez, vous me rappelez ?”

Moi, écoutant le message et connaissant le patient.

-”Michel a eu une chimio? Je n’étais pas au courant. Bon, il a l’air d’aller bien. Il doit avoir un biberon, ça ne prendra pas trop de temps. Demain c’est chargé. Allez, je vais le mettre entre Mme CHAMP et Mr BITUME, c’est sur la route.”

Erreur fatale numéro 1. 

Pourquoi?

Parce que vous n’avez pas vu votre patient depuis longtemps. Vous ne savez pas comment il a pris la découverte de la maladie.

Vous ne savez pas s’il a enchaîné la chimiothérapie le même jour que l’annonce a eue lieu, et oui suivant les établissements, c’est possible.

Pour le patient, il s’agit d’une nouvelle expérience traumatisante de santé.

Dans certains cas, il y a un décalage entre l’annonce du cancer et le temps du traitement, que ce soit par chimiothérapie, radiothérapie et/ou chirurgie.

Cette annonce de la maladie, demande au patient d’acquérir de nouvelles compétences, de comprendre et d’intégrer toutes les informations qu’il a reçues de l’équipe médicale, de manière brutale et en flot continu.

Il sera en train de vivre un événement difficile avec des impacts sur toutes les dimensions de sa vie.

Vous arrivez sur une première séance de chimiothérapie à domicile, le patient depuis l’annonce est passé par différentes phases.

Il se base sur ses propres croyances, ses représentations, son expérience passée, ses mécanismes de défense, ses émotions.

Je ne devais pas  “caler” Michel entre deux rdv. Votre temps et votre présence sont nécessaires et ce dès la première séance.

Vous savez mieux que personne, que connaître le rôle de l’infirmière dans la prise en charge de la chimiothérapie à domicile ne s’invente pas et ne s’improvise pas. 

Le patient a beaucoup d’attentes et même si vous avez beaucoup de connaissances sur le sujet, il y a de perpétuelles avancées sur la prise en charge d’un patient sous chimiothérapie à domicile qu’il est important de connaître et de mettre à jour. 

Vous qui êtes en quête de toujours évoluer dans vos pratiques infirmières, vous pouvez aujourd’hui vous former en ligne depuis chez vous sur la chimiothérapie à domicile.

Votre rôle d’éducation et d’accompagnement fait toute la différence dans l’annonce du cancer, de la maladie, qui pour certains sera brutale. 

Vous pouvez grâce à vos compétences et vos connaissances mises à jour lui apporter un accompagnement personnalisé dans son parcours de soin.

Nous sommes les maillons essentiels et pratiquer l’approche centrée sur la personne avec des compétences en oncologie nous permet de prodiguer des soins de qualité  à domicile.

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#2.  Les protocoles de chimiothérapies ne  se ressemblent pas

“- Aurélie, c’est encore Michel, je sais plus si je vous ai dit mais la chimiothérapie elle passe dans un truc qui est dans une banane autour de la taille, comme une espèce de goutte à goutte”.

Moi écoutant son message.

“- Un biberon, ok.”

Sauf que ce fut là aussi mon erreur fatale numéro 2.

Aujourd’hui, il existe différents protocoles de chimiothérapie à domicile. 

Les protocoles à domicile sont définis suivant des caractéristiques et critères bien spécifiques du patient : 

  • type de cancer et stade d’évolution
  • localisation
  • âge et état de santé du patient
  • antécédents médicaux

Ils alternent entre deux phases:

  • Celle de l’administration des cures
  • Celle du repos pour que l’organisme récupère

En fonction de ces spécificités, l’équipe médicale établit un programme personnalisé des soins avec une période totale du traitement à domicile qui varie de 3 à 6 mois en moyenne.

Le mode d’administration diffère : 

  • par voie orale
  • par injection intramusculaire ou sous cutanée
  • par intraveineuse le plus souvent utilisée avec PAC, piccline et infuseurs

Les soins infirmiers pour une prise en charge en chimiothérapie sont multiples et c’est là qu’à été mon erreur. 

Il ne s’agissait pas seulement de la prise de la tension artérielle et vérifier que le “biberon” infusait comme il se devait. 

Non.

Je devais refaire le pansement de piccline qu’il avait en place depuis 7 jours

Je n’avais pas le matériel nécessaire pour le faire.

Nous étions vendredi soir, tard, le samedi midi la pharmacie fermait ses portes.

J’avais une réhydratation à brancher, non commandée par son épouse.

Bref, un tableau de soins plus important que prévu.

Mais Michel ne pouvait pas le savoir.

Moi j’aurai pu le prévoir.

Lors de la première séance de chimiothérapie à domicile, il est donc plus “sage” de penser à toutes les éventualités et pouvoir se concentrer sur l’essentiel, le patient et ses demandes.

Les protocoles de chimiothérapie à domicile et leur prise en charge varient d’une équipe médicale à l’autre, d’un institut à l’autre, d’un patient à l’autre, d’une année à l’autre.

Se former à la chimiothérapie et sa prise en charge à domicile pour les infirmiers libéraux, c’est s’assurer d’avoir les connaissances adéquates au parcours de soin de nos patients.

Il est aussi important pour nous, les infirmières à domicile, de savoir prendre en charge les effets secondaires de la chimiothérapie, savoir les prévenir et les gérer.

Comme dit le proverbe, “jamais deux sans trois”, mes erreurs ne se sont pas arrêter ici.

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#3. Travailler en solitaire

Ce soir-là, je suis repartie de chez Michel, tard, très, très tard !

Le lendemain matin, 6H j’avais déjà un appel de sa femme en panique, me disant qu’il avait vomi toute la nuit.

J’arrive alors en premier chez lui, et en faisant ma petite enquête je me rends compte que sa femme avait la veille au soir, pensant lui faire plaisir, préparer un poisson grillé à la poêle. 

Mon erreur fatale numéro 3. 

Ne pas impliquer sa femme dans le parcours de soin, ne pas m’assurer que Michel et sa femme avaient eu toutes les informations concernant les effets secondaires de la chimiothérapie.

Mais j’étais trop occupée à me débattre avec mes soins, la pharmacie…

La prise en charge à domicile d’un patient sous chimiothérapie est globale et multidisciplinairel’équipe hospitalière, le médecin généraliste, le pharmacien, les infirmières libérales, tout autre intervenant se rendant à domicile et impliqués, la famille, le patient lui-même.

La formation en oncologie des infirmières libérales permet de connaître les différents acteurs, leurs rôles et permet de donner d’autres ressources aux patients et à leurs familles. En vous formant, vous avez alors toutes les cartes en main pour offrir un parcours de soin de qualité.

Ces 3 erreurs m’ont permis de me rendre compte que se former à la prise en charge à domicile d’un patient sous chimiothérapie, c’est m’assurer que mes connaissances sont renouvelées.

C’est aussi permettre aux patients que nous soignons d’être toujours mieux accompagnés.

Prendre en charge un patient sous chimiothérapie à domicile demande du temps, les soins sont souvent multiples et nous pouvons nous trouver quelques fois perdues dans ce que nous pouvons coter ou non. 

Pour certaines d’entre nous, nous aurons tendance à sous coter, pour d’autres nous risquons d’avoir droit aux fameux indus de la sécu.

Alors afin d’être sereine face aux cotations qui sont sans cesse en train d’évoluer, vous pouvez vous former à la formation NGAP pour être payée à la hauteur de vos soins, du temps passé et ne plus risquer d’indus.

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Aurélie Le Liard

À propos de l'auteur

Dialyse Lucet

Journaliste d'investigation pour Tagada SoinSoin.

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