L’AVK : les recommandations de l’HAS. Ah, les AVK, les INR, les NHF, les ACFA… que des petits mots qui font tilt dans le cerveau des IDEL, parce qu’elles et ils sont habitués à les voir écrit presque tous les jours… Il n’empêche, quand on essaie de prendre un peu plus de recul sur tout ça, on se rend parfois compte qu’on passe parfois à côté de certaines bonnes pratiques. Ici, on fait le point sur la prévention des risques liés à la prise d’AVK chez les patients vus à domicile 💪. Grâce aux recommandations de l’HAS de 2008.

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Recommandations de l’HAS… Pourquoi s’appuyer dessus ?

L’HAS, c’est la Haute Autorité de Santé. Une institution française qui émet des recommandations, des guides de bonnes pratiques à destination de tous les professionnels de santé.

Pour rédiger ces guides, elle s’appuie sur :

  • des soignant(e)s du terrain, médecins mais aussi auxiliaires médicaux #IDELpower ;
  • des recherches approfondies dans la littérature médicale internationale ;
  • des réunions pour mettre tout ce joli monde d’accord.

Chaque pays y va de ses recommandations 🇫🇷. Mais comme on est en France, on a décidé de s’appuyer sur les reco françaises ! #Cocorico !

Pourquoi ces recommandations sur les AVK ont été réalisées ?

Les AVK font partie des médicaments les plus prescrits et consommés en France.

Et malheureusement, il existe des risques liés à leur utilisation normale ou leur mauvaise utilisation.

Heureusement, comme c’est un traitement qu’on donne depuis longtemps, on sait mieux quels sont les risques et comment limiter leur probabilité d’apparition ✌️ ! D’où ces recommandations, pour guider les IDEL mais aussi les médecins et autres pros de santé sur la meilleure prise en charge des personnes sous AVK !

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Qu’est-ce qu’un surdosage en AVK ?

Les antivitamines K (AVK) sont largement utilisées pour prévenir ou soigner les accidents thromboemboliques.

Ils nécessitent une utilisation minutieuse à bonne dose :

  • sous-dosés, ils exposent à des complications thrombotiques,
  • en surdosage, ils peuvent être à l’origine d’hémorragies.

Un surdosage, c’est quand on prend :

  • plus que la dose indiquée ;
  • ou qu’on prend 2 doses de manière trop rapprochées.

Comment réagir en cas de surdosage ?

Votre patient s’est trompé dans les doses qu’il a prise ? Et il n’a pas de symptômes ? Deux conduites à tenir :

  • s’il a des facteurs de risque de faire une hémorragie => go go go à l’hôpital 🏥 ;
  • s’il n’a pas de facteurs de risque => on reste à la maison, mais on fait quelques modifications dans les prises et posologies du traitement à venir. Comment ? En fonction des résultats de l’INR et de l’INR cible, on va ou non sauter des prises ou donner de la vitamine K par voie orale.

Quels sont les facteurs de risque hémorragiques ?

  • l’âge avancé ;
  • des antécédents de grosse hémorragie ;
  • des comorbidités.

Avoir la liste des anticoagulants

Et si un traumatisme est survenu ?

Tout va dépendre de l’ampleur de l’hémmoragie. Si elle est grave ou potentiellement grave, c’est de nouveau direction l’hosto !

Sur quels critères on se base pour dire que c’est grave ?

  • Est-ce que le saignement est très abondant ? Un moyen de l’objectiver, c’est de s’appuyer sur le retentissement hémodynamique. Tout simplement en mesurant la tension.
  • Est-ce que la localisation du saignement peut engager le pronostic vital ou fonctionnel ? Par exemple une artère du cou ?
  • Est-ce qu’on peut le contrôler facilement avec ce qu’on a « sous la main » ? Si pas, c’est de nouveau parti pour l’hosto.
  • Est-ce qu’il y a besoin d’une transfusion ou d’un geste hémostatique ? Ceci ne pourra être fait qu’en établissement de santé dans ce contexte d’urgence.

Si on reste à domicile, on gère l’hémorragie comme on le ferait avec n’importe quel patient. En étant simplement plus vigilant sur les critères de surveillance 🆘. Et on cherche bien sûr la cause de l’hémorragie : chute ? Surdosage ?

L’AVK doit être repris avec un certain délai en fonction du risque de récidive hémorragique.

AVK et chirurgies : que retenir ?

Votre patient a une chirurgie programmée, il vous pose des questions sur s’il doit ou non arrêter ses AVK ?

Il est censé avoir déjà eu des explications claires et précises à ce sujet par l’équipe qui l’a vu en consultation pré-opératoire 🧘🏼... Donc, vous pourrez probablement retrouver des traces dans son dossier des indications précises dans son cas.

Néanmoins, voici quelques généralités à ce sujet.

  • Certains actes chirurgicaux peuvent être réalisés sans interrompre les AVK. S’ils produisent des saignements de faible intensité, facilement contrôlés. Par exemple, la cataracte ou  la chirurgie cutanée. À condition que l’INR soit compris entre 2 et 3 au moment du geste.
  • Certaines chirurgies (la plupart) nécessitent d’arrêter les AVK. Parfois, il y aura un relais pré-opératoire avec de l’héparine, mais pas toujours. Les AVK seront repris dans les 24-48 heures. Et si ce n’est pas possible, de l’héparine sera prescrite.

Devinez-quoi ? On a une formation pile dans la thématique chez Santé-Académie : la surveillance infimière des patients sous anticoagulants !

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