Le patient diabétique qui réagit un peu agressivement lorsqu’on lui refait pourtant méticuleusement son pansement, la plupart des IDEL l’ont connu😬. Les violences verbales et physiques peuvent survenir dans des contextes très différents au domicile des patient-es ou au cabinet des infirmiers et infirmières. Faisons le point sur ces violences, pour se sentir moins seul et démuni si cela survient malheureusement💪 (et pour le focus sur les patients diabétiques, vous connaissez le chemin 👉🏼ici )!

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Quelques chiffres sur l’agressivité dans la relation soignant-soigné

La violence dans le contexte de soin est un vrai sujet. À tel point qu’il existe même un observatoire dédié uniquement à cette question🤔. C’est l’Observatoire national des violences en milieu de santé, sous le charmant acronyme d’ONVS. À votre avis, qui sont les principales victimes ? Les soignant-es ou les patient-es ?🤔

Verdict… Les soignant-es. Et largement : en 2019, les victimes des agressions étaient dans 81 % des cas du personnel de santé. Il s’agit des chiffres valables surtout pour les établissements de santé, où des statistiques et des fiches d’événements indésirables sont réalisées systématiquement. En libéral, il est plus difficile d’avoir accès à de tels chiffres, car la violence est moins « institutionnalisée ».

Les services les plus touchés sont :

  • la psychiatrie ;
  • les urgences ;
  • les unités de soin longue durée et les EHPAD.

Mais le domicile des patient-es apparaît aussi comme un lieu potentiellement « à risque » : 58 actes de violence ont été recensés à domicile au cours de l’année 2019. Il s’agit bien sûr seulement de la partie immergée de l’iceberg : seules les violences survenant dans le cadre de l’HAD étant recensées, et leur déclaration n’est d’ailleurs pas obligatoire ni systématique. #Marredelapaperasse

Quelles sont les situations de violence les plus fréquentes ? Les voici :

  1. les violences physiques et menaces avec arme (49 %) ;
  2. les insultes et injures (31 %) ;
  3. les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (18 %) ;
  4. les violences avec arme (2 %).

Une récente consultation de l’Ordre National des Infirmiers a recueilli 31000 réponses. Ces dernières sont édifiantes !! Je vous laisse juger par vous-même :

  • 66% déclarent avoir été victimes de violences dans leur exercice professionnel et 73% en ont été témoins
  • Parmi les principales causes de violence qu’ils ont identifiées : les reproches liés à la prise en charge (48%), les troubles cognitifs (42%), l’état d’ébriété ou de prise de stupéfiant (23%) ou le temps d’attente jugé trop long (28%).
  • 66% ont été victimes ou témoins de violences commises par des patients, 43% de violences commises par des proches de patients et 31% de violences exercées par un autre soignant, ou par un membre du personnel ou de la direction de l’établissement ou de la structure dans laquelle l’infirmier exerce.
  • 38% des infirmiers victimes ou témoins n’ont effectué aucune démarche après une violence car ils estimaient : qu’elle n’aboutirait pas (43%), serait inutile (34%), ou ne serait pas soutenue (34%).
  • Globalement, 54% des infirmiers ne se sentent pas en sécurité sur leur lieu de travail

 

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Pourquoi les patient-es sont agressifs ou violents envers les soignant-es ?

Les incivilités et les violences ne sont pas spécifiques au secteur de la santé. Il s’agit plutôt d’un fait de société qui concerne toute personne rendant un service à d’autres. 👮‍♀️👨‍⚕️🧑‍⚖️

Savez-vous ce que répondent principalement les soignant-es quand on leur demande à quoi est due toute cette violence verbale et psychique ? Voilà leur explication :

Les patient-es ne tolèrent pas la frustration. La frustration se traduit par une réaction plus ou moins violente à une contrariété insupportable. Dans un contexte d’impatience, de culture individualiste et du « je cotise, j’y ai droit ».

Mais différents facteurs majorent ce risque de frustration :

  • l’alcool, les drogues, les médicaments psychotropes ;
  • la précarité ;
  • le manque de soutien social (patients isolés).

Toute personne peut potentiellement être violente envers l’IDE. Ce ne sont pas seulement les délinquant-es et les personnes dans un état second mais n’importe quel citoyen parfois inquiet, anxieux ou souffrant. Pour les aider à gérer cette souffrance, consultez notre formation santé mentale.

Quelles sont les situations les plus à risque d’agressivité ?

Il y a 3 profils-type du serial killer patient potentiellement violent :

  • les personnes délinquantes ou marginales, ou dans un état second (à cause de l’alcool ou de stupéfiants),
  • M. et Mme Tout-le-monde, violence qui survient souvent de manière inattendue ;
  • les personnes souffrant de troubles psychiatriques.

L’idée n’est bien sûr pas de créer des stéréotypes ! Mais simplement d’avoir en tête les situations dans lesquelles les violences risquent plus de survenir, même si ce n’est pas systématique. Il s’agit donc souvent des situations où l’IDEL se retrouve face à un patient alcoolisé, ou avec des troubles psychiatriques. Également, avec une personne en grande souffrance morale ou psychique ; par exemple, quelqu’un qui souffre atrocement d’une douleur du membre fantôme, sur laquelle les antalgiques ont malheureusement peu d’effet.

Comment prévenir l’agressivité des patients ?

Vous avez déjà été victime de violence venant de patient ? Essayez de vous rappeler la façon dont se sont passées les choses : quel type de patient ? Au cours de quel soin ? Quelle a été votre attitude avant, pendant et après ? Analyser ce type de situation à froid peut permettre déjà d’y voir plus clair, et d’identifier des pistes d’action qu’il sera possible de mettre en place une prochaine fois.

Vous n’avez pas encore connu une telle situation, mais vous l’appréhendez ? Voici quelques pistes pour prévenir tout « passage à l’acte » :

  • ne pas hésiter à mettre un terme rapidement à un soin même non terminé si vous sentez un patient monter en tension ;
  • discutez avec vos collègues de tournée ou d’autres IDEL, ou le médecin traitant, du patient dont l’attitude vous inquiète un peu ;
  • soignez votre manière de communiquer. Parlez fort avec les patients qui entendent mal, ou parlez à faible débit avec des patients dont l’attention est limitée, à cause de l’alcool ou autre ;
  • suivez une formation spécifiquement dédiée aux IDEL pour apprendre à prévenir et gérer l’agressivité des patients.

Toutes les formations proposées aux IDEL sont aussi un bon moyen d’échanger avec d’autres IDEL et des formatrices ou formateurs experts. Notre petit doigt nous dit que vous trouverez bien une petite formation DPC à votre goût chez Santé Académie !

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